Nom, naissance et origines
DRE-A, de son vrai nom Brou Andréa Carolle, est née en 2000 dans la ville de Bouaké, en Côte d’Ivoire. Elle y grandit au sein d’une famille qui lui transmet très tôt la passion de la musique. Après son baccalauréat, la jeune Andréa s’inscrit à l’Université Alassane Ouattara de Bouaké, où elle entreprend des études de communication. Élève sérieuse, elle parvient à concilier ses études et sa passion pour le rap, affichant de bons résultats académiques tout en se faisant déjà remarquer pour son talent musical. Cette double réussite lui vaudra d’être nommée parmi les meilleurs espoirs féminins du rap ivoirien lors d’une compétition locale, les Abidjan Hip-Hop Awards, dès le début de sa carrière abidjanshow.com. Son attachement à Bouaké et sa formation universitaire marquent ainsi ses premières années, forgeant une artiste à la fois instruite et enracinée dans sa région d’origine.
Débuts dans la musique à Bouaké
Durant son adolescence à Bouaké, DRE-A baigne dans la culture hip-hop tout en étant influencée par les sonorités locales. Elle commence à écrire des textes et à rapper pour le plaisir, s’inspirant tant du rap ivoirien que des musiques urbaines africaines. C’est en 2019 qu’elle décide de se lancer pleinement dans la musique, encouragée par son entourage. DRE-A se fait connaître d’abord par des vidéos de freestyle percutants qu’elle publie sur les réseaux sociaux, où son flow incisif et son charisme attirent l’attention . Ces freestyles réalisés avec des amis dans les quartiers de Bouaké révèlent une rappeuse déterminée à se frayer un chemin dans un milieu dominé par les hommes musique.rfi.fr. Peu à peu, la “petite rappeuse de Bouaké” gagne une audience au-delà de sa ville natale, posant les bases de son style et de sa réputation.
Premier single et révélation (2019-2020)
Fin 2019, forte de sa popularité grandissante en ligne, DRE-A sort son premier single officiel intitulé « On fait comme dab ». Ce titre, lancé le 13 octobre 2019, marque son entrée dans le Rap Ivoire (surnom du rap ivoirien). Le morceau rencontre un écho favorable auprès du public, grâce à son refrain accrocheur et à l’assurance que dégage la jeune artiste. L’année suivante, DRE-A enchaîne avec un second single marquant : « Loi ». Sur ce titre au titre évocateur, la rappeuse clame vouloir “imposer sa loi” dans le rap game ivoirien, affirmant son ambition de s’y faire une place. Le clip de Loi – mis en scène avec l’acteur comique Pantcho le Gataire – illustre l’assurance grandissante de DRE-A et conforte son statut de nouvelle pépite du rap féminin national. Ces deux premiers singles lui permettent de passer du statut de talent local de Bouaké à celui de révélation du rap ivoirien, suscitant l’intérêt des observateurs du milieu.
Ascension vers le succès national (2021-2022)
En 2021, DRE-A continue d’affûter sa plume et multiplie les morceaux. Elle sort notamment le titre « Focus » et réalise quelques collaborations locales. C’est toutefois en 2022 que son succès prend une nouvelle ampleur. Cette année-là, la rappeuse dévoile « On peut faire ça », un single en featuring avec le rappeur Chinois L’Apocalypse (alias Apocahuero). Sorti en mars 2022, ce morceau rencontre un énorme succès en ligne, accumulant des centaines de milliers de vues sur YouTube en quelques mois 7culture.ci. Le titre devient viral sur les réseaux sociaux, porté par un défi (challenge) TikTok populaire, et assoit DRE-A comme l’une des figures montantes du rap ivoirien. Dans la foulée de cette performance, son influence dépasse le cadre musical : DRE-A est choisie comme égérie de la marque Darling Côte d’Ivoire, une entreprise de cosmétiques capillaires, preuve de son rayonnement grandissant au-delà du micro. Forte de cette notoriété nouvelle, la jeune femme s’installe à Abidjan, la capitale économique, pour poursuivre sa carrière au cœur de l’industrie musicale ivoirienne.
Signature chez Sony Music et premier EP (2023)
L’ascension de DRE-A attire l’attention des professionnels du secteur. En fin 2022, elle signe un contrat avec le prestigieux label Sony Music Côte d’Ivoire, une étape majeure qui la propulse dans une nouvelle dimension . Sous l’égide de Sony, DRE-A prépare son premier EP (Extended Play) afin de concrétiser son potentiel sur la scène nationale. Le 8 mars 2023, date symbolique de la Journée internationale des droits des femmes, elle dévoile son EP intitulé « Rap Ivoire c’est pas lycée garçon ». Composé de 7 titres, ce projet porte un titre explicite : “le rap ivoirien, ce n’est pas un lycée de garçons”. DRE-A y affirme haut et fort que les femmes ont toute leur place dans le rap, brisant le cliché d’un milieu réservé aux hommes. L’EP est bien accueilli par le public et la critique, séduit par ses textes engagés et ses sonorités variées, oscillant entre rap pur et influences afro-urbaines. On y retrouve des collaborations de taille, notamment avec Mosty (rappeuse ivoirienne) et Le Juiice (rappeuse française), qui apportent une touche féminine et internationale au projet. L’un des titres phares, « Commando », voit DRE-A s’essayer au genre amapiano (musique électronique d’Afrique australe) pour diversifier son style. Avec ce premier EP réussi, DRE-A s’impose définitivement comme la chef de file de la nouvelle vague de rappeuses ivoiriennes.
Carrière musicale, styles et collaborations
Sur le plan musical, DRE-A se distingue par un style rap afro-urbain qui lui est propre. Ses morceaux allient des punchlines assassines héritées du pur hip-hop à des rythmes dansants inspirés du coupé-décalé ivoirien, créant une fusion entre rap, afro-trap et sonorités locales. Les thématiques qu’elle aborde reflètent souvent sa volonté d’émancipation et son assurance en tant que femme dans un milieu concurrentiel. DRE-A n’hésite pas à revendiquer une forme de féminisme dans ses textes, prônant l’indépendance, la confiance en soi et le dépassement des stéréotypes de genre. Elle a d’ailleurs déclaré que le Rap Ivoire “n’est pas un lycée de garçons”, signifiant par là que les femmes peuvent y exceller autant que les hommes.
Collaborant volontiers avec d’autres artistes, DRE-A a multiplié les featurings pour enrichir sa palette artistique. Outre Mosty et Le Juiice sur son EP, elle a travaillé avec des rappeurs ivoiriens tels que Tripa Gninnin (sur le titre Skinny en 2022) et des artistes d’autres pays africains. En 2023, elle apparaît sur « Satanana » du Camerounais Eboloko, et invite en 2024 la rappeuse nigériane Aunty Rayzor sur son titre « Best », témoignant de son ouverture aux collaborations internationales. Son single « Girlie » en duo avec la chanteuse Hella J est accompagné d’un clip coloré, affirmant une esthétique “girl power” et récoltant un beau succès en ligne. DRE-A sait aussi s’appuyer sur les réseaux sociaux pour promouvoir ses collaborations, n’hésitant pas à lancer des défis viraux pour impliquer ses fans.
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Distinctions et reconnaissances
En quelques années, DRE-A a accumulé plusieurs distinctions qui valident son statut d’étoile montante. Dès 2019, alors qu’elle n’avait qu’un seul single, elle est nommée aux PRIMUD (Prix des Musiques Urbaines et du Coupé-Décalé) dans la catégorie révélation du rap féminin. Si elle ne remporte pas de trophée cette année-là, la nomination la révèle au grand public comme une artiste à suivre de près. Par la suite, son ascension fulgurante est régulièrement saluée. En novembre 2024, DRE-A est récompensée lors des PRIMUD 2024 où elle reçoit le prix de “Meilleure Artiste Rap Féminine”, étant distinguée en tant qu’Étoile Montante du Rap Ivoire de l’année. Cette consécration officielle face à ses pairs consacre son impact dans l’industrie musicale ivoirienne.
En dehors des trophées, DRE-A a aussi gagné la reconnaissance des médias et du public. Des magazines spécialisés l’ont citée parmi les personnalités féminines qui font bouger la musique africaine. Son parcours inspirant – une étudiante diplômée qui réussit dans le rap – lui a valu une image positive de rôle modèle pour la jeunesse. En 2022, comme mentionné, elle devient ambassadrice de la marque Darling Côte d’Ivoire, renforçant sa visibilité dans la sphère médiatique. Par ailleurs, DRE-A est très suivie sur les réseaux sociaux : sa page officielle Facebook compte plus de 300 000 abonnés, et son compte Instagram (@dreaofficiel) lui permet de partager son actualité et ses coups de cœur mode avec une communauté grandissante. Autant de signes que la jeune femme a su gagner le respect de l’industrie et l’admiration du public, ce qui est en soi une belle récompense.
Impact et engagement sur la scène musicale ivoirienne
En l’espace de quelques années, DRE-A a eu un impact significatif sur le rap féminin ivoirien. Son succès et sa visibilité ont contribué à mettre en lumière les talents féminins dans le hip-hop ivoirien, ouvrant la voie à d’autres rappeuses dans un milieu historiquement dominé par les hommes. Elle-même cite volontiers ses aînées comme Nash (pionnière du rap féminin en Côte d’Ivoire) tout en encourageant les jeunes filles à suivre leurs ambitions artistiques. Par son discours et son exemple, DRE-A milite pour que les rappeuses soient prises au sérieux et obtiennent la même reconnaissance que leurs homologues masculins. Le message d’empowerment véhiculé dans ses chansons comme Rap Ivoire c’est pas lycée garçon résonne auprès d’une génération qui aspire à plus d’égalité dans la culture urbaine.
Sur le plan personnel, DRE-A s’implique aussi dans des causes sociales à travers sa musique. Elle aborde des thèmes tels que la résilience, la fierté d’être femme et la réussite par l’effort, qui trouvent un écho particulier en Côte d’Ivoire. Diplômée de l’université (elle a obtenu une licence en communication, puis une seconde licence en 2023 dans un autre domaine), elle attache de l’importance à l’éducation et n’hésite pas à encourager les jeunes à poursuivre leurs études tout en nourrissant leurs passions. Cette dualité “études et musique” fait partie de son identité et de son message positif.
Enfin, l’impact de DRE-A se mesure à sa contribution au renouveau du rap ivoirien sur la scène nationale. En introduisant de nouvelles sonorités (amapiano, afro-trap) et en collaborant avec des artistes d’horizons divers, elle aide le rap ivoirien à s’exporter et à se moderniser. Son succès inspire d’autres jeunes artistes et prouve que le rap en Côte d’Ivoire peut être pluriel, inclusif et innovant. À seulement 23-25 ans, DRE-A est devenue l’un des visages emblématiques du rap ivoirien au féminin, et son parcours de Bouaké à la consécration nationale incarne l’émergence d’une nouvelle génération d’artistes résolument tournés vers l’avenir.
Principaux titres et projets de DRE-A
- 2019 – On fait comme dab (Single de début qui la révèle au public)
- 2020 – Loi (Single affirmant sa volonté de “faire sa loi” dans le rap)
- 2022 – On peut faire ça (Single en feat. Chinois L’Apocalypse, succès viral ~500 000 vues YouTube)
- 2023 – Rap Ivoire c’est pas lycée garçon (EP 7 titres, dont Commando, collabs avec Mosty & Le Juiice)
- 2025 – Y’a pas l’homme (EP 8 titres, sortie le 9 mai 2025, collaborations internationales, incl. Hella J, Aunty Rayzor)
